Romain et Delphine Barthe, à l’Auberge de Clochemerle

Un duo uni pour sublimer la gastronomie d'un pays de cocagne

Appeler un joli hôtel restaurant, Auberge de Clochemerle, ça interpelle si on ne connait pas le roman de Gabriel Chevallier. L’ouvrage, publié en 1934, décrit avec humour la vie d’un village du Beaujolais. Le fait est qu’on retient aussitôt le nom de l’établissement de Romain et Delphine Barthe. Lui, chef auparavant étoilé, elle, petite-fille de vignerons en charge de la sommellerie. On s’empresse de les rencontrer. Avec l’envie de découvrir leur pays de cocagne, dans le village de Vaux-en Beaujolais, à quinze minutes de Villefranche-sur-Saône.

Venir et revenir à l’Auberge de Clochemerle

Le temps de déguster les créations culinaires d’un amoureux de son terroir et de ses produits. Avec l’envie de faire bien en toute discrétion. Pas étonnant que des vacanciers fassent un grand détour pour s’y rendre une fois l’an, de passage dans la région. Histoire de renouveler l’expérience gourmande à ses tables, en les associant aux grands crus locaux. Et ceux-ci ne manquent pas !

Génération sommelière

Delphine les sert elle-même, du verre au magnum. Sans jamais ennuyer les convives avec un vocabulaire abstrait, mais en les faisant rêver lors d’une balade œnotouristique dans les vignes, à la rencontre des producteurs qui lui offrent des flacons sélectionnés avec un très grand soin. Et pour les plus passionnés, ses belles adresses et ses recommandations ne manquent pas.

Des mots et des mets

Pendant ce temps-là, on s’agite en cuisine, mais dans le plus grand silence. C’est que la machine est bien rodée. Les spécialités, les suggestions et les menus passent en revue les saisons pour élaborer des assiettes graphiques. Appuyées sur une vaisselle qu’on aimerait posséder chez soi. En début de repas, une feuille parcheminée explique la philosophie maison et la démarche du chef qui vise l’excellence en toute discrétion, tout en remerciant ses partenaires.

Choisir son menu les yeux fermés

Clochemerle pigeon
Clochemerle poisson

Ici, tout est une question de confiance. Alors on se laisse porter par le talent de ces pros qui nous font servir un petit échantillon bien choisi de sa carte. Accords mets-vins cordonnés à la séquence dégustation ! Celle-ci comprend un filet d’omble chevalier cuit à la flamme, puis associé à de la patate douce, radis, pomme et fumet de poisson légèrement épicé. Un bon début qui est aussitôt confirmé par le filet de veau rôti, vert et côtes de blettes condiment pignon de pin sésame noir et anchois, sur un croquant de flocons d’avoine au curry noir.

Si Clochemerle m’était conté

Clochemerle dessert

Des assemblages aériens qui font une petite place aux fraises en réduction de Gamay, cépage phare local, nappé d’un coulis de roquette à la menthe. Après de telles agapes, on a envie d’en savoir plus, avec une demande interview à la clé. Trop curieux de savoir ce qui fait marcher ces forces tranquilles, dont le travail précis et pointu fait honneur à une destination Beaujolais qui retrouve ici des couleurs et des saveurs. Menu M : 56€, menu E : 94€. 173, rue Gabriel Chevallier – 69460 Vaux-en-Beaujolais. Tél. : +33 (0)4 74 03 20 16. aubergedeclochemerle.fr

Éric Lahon, un vigneron belge en terres catalanes

Avec Charly Salierno, chef du 99 Haussmann, à l’hôtel Bowmann

Avec le chef Vincent Favre Félix, à Annecy

Philippe de Lur Saluces, au château de Fargues