Maison Pinsa, L’Évadé, Nissi, La Traboule, Signorvino : les belles tables du moment à Paris
Pas forcément à la dernière mode éphémère, mais comptant parmi les belles tables du moment, ces adresses rassurent, réconfortent et régalent.
Maison Pinsa : alla moda Romana !
La Pinsa remonte à la Rome Antique. Et c’est rue des Martyrs, entre Montmartre et Pigalle, qu’on la redécouvre aujourd’hui. Dans la cantine rose-pistache d’allure vintage de Jean-Christophe Pujos et Matthieu Michon. Le duo, loin de baigner dans l’univers de la restauration depuis l’enfance, se destinait aux grandes carrières avant de tomber amoureux… de la Dolce Vita italienne. Et de ses nourritures. Puis de se former, l’un chez Magna Street Food avec le chef Julien Serri, l’autre au bartending, à l’école Barista Bartender Solutions.
La première Pinseria de la capitale
Remise au goût du jour, elle était autrefois cuite sur la pierre. Puis, assaisonnée de sel, d’herbes, et mangée en guise de pain. La recette actuelle de pâte étirée et pincée est plus légère et plus digeste que celle de la pizza. Tout en étant mœlleuse et croustillante. Après avoir subi une double cuisson, ce mélange de trois farines escorte ici les produits de la Botte classés DOP (Dénomination d’origine protégé). Sa forme ovale se prête à toutes les garnitures et à des sauces finement relevées.
Des Pinsa avec 30% de calories en moins
Chez Maison Pinsa, on commande bien sûr les grands classiques du genre. Margherita, Genovese, Regina, Carciofi, Parma, Quattro Fromaggi et Tartufo accueillent des tomates San Marzano, mozzarella fior di latte et huile d’olive extra vierge Terra di Bari pour en faire une adresse unique. Plus loin, la carte conjugue même le concept avec un Pinamisu et un Mikado de Pinsa à s’en lécher les doigts. Formule déjeuner : 20€. Carte : 35€. maisonpinsa.com
L’Évadé : bistronomie tranquille
S’évader, c’est le but premier d’un restaurant ! Inviter ses clients à partir à la rencontre de saveurs inattendues, offrir des émotions nouvelles, sous le signe de l’expérience et de la régalade. Voilà l’idée de Rémi Poulain, un chef passé par les brigades de la Tour d’Argent, de Cyril Lignac et du Prince de Galles. Avec son associé Anthony Rivière, ils sont déjà propriétaires de L’Escudella. Et relèvent le défi de faire des environs du théâtre Saint-Georges une destination gourmande.
Une adresse qui rend hommage à Napoléon
Dans leur décor mêlant poutres apparentes, murs de pierre, boiseries, fauteuils rouges et tables noires laquées, on se sent bien. L’accueil souriant et bienveillant met aussitôt à l’aise pour passer un bon moment. Les amis d’enfance s’appuient sur une carte des vins aux perles rares et aux prix serrés. Ils utilisent leur créativité pour faire de cet écrin cossu un spot dédié aux produits de bistrots, sublimés par des techniques gastro. Et ça se remarque dans l’assiette !
Recettes graphiques soignées
Le pâté en croûte, spécialité maison exquise, ne se refuse pas ! Il est rapidement suivi, cet automne, par le carpaccio de betterave au crémeux de chèvre, un filet de saumon à l’oseille aux cocos de Paimpol, du foie gras poêlé aux figues rôties au miel, une joue de cochon charcutière et un ris de veau, croquant et fondant. Bravo pour la justesse des cuissons ! Formule déjeuner : 36€, menu : 40€. Formule dîner : 45€, menu : 54€. Dégustation : 62€. levade.fr
Nissi : Street Food Levantine
Mitoyenne du Théâtre Fontaine, la cantine de Nina Simone Métoudi, c’est son vrai nom, en héritage des goûts musicaux de sa maman. Sa « Sabicherie » est décorée aux couleurs de Tel-Aviv. C’est dans ses marchés aux puces et brocantes qu’elle a niché chaque objet visible chez Nissi. Pour le décorer de bibelots, pochettes de disques vinyles et affiches de films ou de pubs. Un style bohème adapté à l’offre gourmande levantine du lieu.
Hallah à toutes les sauces
Disponible à l’ardoise pour être dégustée sur place ou à emporter, celle-ci repose en grande partie sur la « Hallah« , le pain brioché traditionnel juif consommé pendant le Shabbat, le vendredi soir. Dans sa cuisine, elle la transforme en quelques minutes en sandwich régressif, mœlleux, dodu et généreusement garni avec des recettes transmises de mère en fille qui évoluent naturellement au fil des saisons.
Un patrimoine culinaire de tradition
Quatre préparations sont à la carte ! Au Schnitzel, avec une escalope de poulet viennoise nappée de Makbubah, une compotée de tomates fraîches. En Fish Balls, des boulettes de poisson frites à la marocaine, en version Beef Stew, avec du bœuf sucré-salé mijoté aux oignons, ou encore en Sabich, à l’aubergine, œuf dur, salade israélienne et tahini. Un snacking qui matche avec les codes d’une Street Food à dévorer sur le pouce. Et qui mérite le détour vers SOPI. Comptez 20€. nissiparis.com
La Traboule : changement de chef !
Curieux de découvrir le nouveau chef de cette élégante table de poche, cachée derrière le ministère de l’intérieur, on y retourne pour faire la connaissance de Guillaume Fasilleau. D’origine sud-coréenne, celui-ci multiplie les apparitions dans plusieurs Relais & Châteaux du sud de la France, notamment chez Christophe Bacquié, avant de rejoindre la minuscule cuisine de La Traboule, ouverte sur la salle. L’homme suscite beaucoup d’attente…
Assiettes millimétrées et savoureuses
Discret, ses plats ciselés de facture française parlent pourtant pour lui. Loin de la K-Food qui fait le buzz, avec ses bibimbaps, mandus, bulgogis ou ailes de poulet frit. Apparemment, ils font bonne impression car les mangeurs se concentrent carrément sur les assiettes pendant leurs conversations. Leurs saveurs subtiles font le show avec sagesse, de l’entrée au dessert, en jouant sur le graphisme sans sacrifier au goût et à la générosité.
Un classicisme culinaire décomplexé
On démarre avec l’œuf parfait, champignons et crème de livèche à la truffe. Pas mal du tout ! L’émincé de magret de canard, en déclinaison de carottes et navets, arrive fumant et appétissant. Autres pépites à ne pas rater, le faux-filet de bœuf cendré, mousseline de panais et figues, le ris de veau à l’espuma de pomme de terre et jus de soja au gingembre, et le risotto de cèpes au voile de champignons fumé. Ils méritaient bien ce pèlerinage ! Formule déjeuner : 35€, menu : 45€, carte : 60-70€. restaurantlatraboule.fr
Signorvino : 1 an déjà
Après 1 an de bons et loyaux services, on ne s’en lasse pas. Ceux qui connaissent déjà Signorvino, la seule adresse parisienne de cette chaîne italienne, située au pied de la fontaine Saint-Michel, en ont fait leur cantine attitrée ! Sur deux niveaux, le lieu chaleureux consacre l’intégralité de son rez-de-chaussée à la promotion des vins des terroirs transalpins, permettant de découvrir des centaines de références, tous formats confondus. Et les Proscecco ne sont pas oubliés !
Wine shop et dégustations pointues
Un escalier en colimaçon mène au paradis des saveurs italiennes, dans une grande salle lumineuse qui offre un panorama unique sur la Seine. Et quoi de plus naturel que d’y commander d’abord un Spritz, avec l’une des planches de charcuteries ? Elles sont couvertes de jambon de Parme, de mortadelle et de focaccia. Venus d’Italie, ces mets fondent sous le palais et se dégustent sous le signe du partage.
La cuisine de la mamma au restaurant
Le menu a des allures de fait maison. Les mini casseroles sont remplies de fleurs de courgettes panées, de boulettes de riz arancini et de polpette di manzo, plus connues sous nos latitudes comme des boulettes de viande de bœuf à la sauce tomate. Quant aux spaghetti Cacio E Pepe, carbonara au Pecorino, risotto au vin Amarone et mini cannoli siciliens, ils ont gardé le goût du pays. Ouf, en un an, les recettes se sont encore affinées ! Carte : 30-40€. signorvino.com