Krug, une maison de famille pétillante en Champagne
Dépasser la notion de millésime, créer le meilleur champagne du monde, et ceci en dehors des aléas climatiques : tel était le souhait de Joseph Krug, fondateur de la maison en 1843. La marque s’y emploie toujours aujourd’hui, en proposant un champagne différent. Car ce dernier ne correspond pas aux codes habituels et affiche une certaine complexité. Mais celle-ci fait toute son unicité. Son fer de lance ? La Grande Cuvée. Elle sort une fois par an, chacune étant numérotée. Ainsi, 2022 voit-elle sa 170e édition. Il est à noter que Krug est l’une des dernières maisons familliales, avec à sa tête, Olivier Krug, 6e génération. Rien ne se décide, ne se conclue, sans lui, même si la marque est aujourd’hui dans le giron du groupe LVMH.
Krug Grande Cuvée N°170
Ce coté familial est tellement sous jacent, si présent, dans l’hôtel particulier Reimois. Ici ont vécu 5 générations de Krug, avant qu’on ne la transforme en lieu de réception privé pour les ambassadeurs de la marque, chefs de cuisine et invités de prestige. Pour correspondre à sa nouvelle destination, l’édifice a subi, de 2015 à 2017, un changement de décor, une réorganisation des espaces, une belle réactualisation. Avec pour maître d’œuvre, le cabinet d’architecture AW².
Une nouvelle décoration contemporaine
C’est dans la vaste salle à manger, où sont organisés dégustations ou déjeuners, que l’on admire le mur des 400 vins. Il illustre le fait que chaque année, le chef de cave, en l’occurence Julie Cavil, opère sa sélection parmi 250 vins de l’année et 150 vins de réserve . Ceci afin d’élaborer la nouvelle édition de Krug Grande Cuvée. Impressionnant ! D’autant qu’elle se rend, avant les vendanges, sur chaque parcelle pour goûter les raisins, voir s’ils sont parfaitement mûrs pour la récolte. Ni trop, ni trop peu. Elle respecte l’individualité de chacune. Quelques jours sépare le grain de l’ivraie.
Des millions de bouteilles dorment en cave
Sous la Maison, se déploie un impressionnant dédale de caves remplies de bouteilles qui dorment 7 ans avant de voir le jour, puis d’être dégustées. C’est là que chaque jour officie un remueur, qui les tourne une a une, de manière très précise, avec son savoir-faire. Ce métier manuel et sensitif se perd, hélas. Il n’en reste plus qu’une dizaine en France.
Olivier Krug, témoin de l’excellence
Ainsi Krug diffuse une belle palette aromatique qui s’inscrit en parfaite harmonie avec une partition musicale. C’est une symphonie entre le vin et la musique. Tant et si bien que Krug fait intervenir et participer de grand chefs d’orchestres à ses évènements internationaux. Le dernier en date étant le compositeur Japonais Ryuichi Sakamoto. Une étude de l’université d’Oxford démontre que le contexte musical modifierait la perception des arômes lors d’une dégustation de champagne. Goûter les fines bulles, au palais et à l’oreille, c’est le crédo maison. Le site possède même un superbe studio acoustique à cet effet, ainsi qu’une belle présence à La Samaritaine. Les puristes et les initiés rappellent que Krug est un champagne intello. Mais non, il faut le savourer à sa juste valeur et en retirer la substantifique moëlle gustative. Tout simplement. Cuvée 170é édition : 230€. krug.com