
Championnat du Monde du pâté-croûte : le rendez-vous suprême !
À Lyon, les traditions s’affinent et se réinventent. Le Championnat du Monde de Pâté-Croûte, qui vient de fêter sa 16e édition, en est la preuve. Ce concours, né d’un pari entre amis en 2009, a pris des allures de célébration planétaire de la gastronomie charcutière. Loin du folklore, c’est aujourd’hui un rendez-vous incontournable, respecté par les plus grandes toques et suivi avec passion bien au-delà du Rhône.
Le grand hommage au pâté-croûte

Longtemps méprisé, le pâté en croûte a retrouvé toute sa noblesse grâce à cet événement. Derrière sa pâte dorée et sa gelée frémissante se cachent une technique, une rigueur d’orfèvre et une sensibilité de cuisinier. Le jury, composé de Meilleurs Ouvriers de France, de chefs étoilés et de figures de la gastronomie, juge à l’aveugle, tranche après tranche. À la recherche du Graal croustillant. Présentation, cuisson, assaisonnement, gelée, harmonie de la farce : rien n’échappe à leur œil ni à leur palais.
Un art sélectif d’excellence



Le parcours vers la finale est aussi sélectif qu’un Bocuse d’Or miniature. Des sélections s’organisent à Lausanne, Tokyo, Copenhague, Londres, Mexico, Monaco et Montréal. Chaque étape livre son champion, son histoire, sa culture du goût. Tous se sont retrouvés à Lyon, capitale mondiale du pâté croûte, pour une journée où la tradition française rencontre l’esprit global. Cette année, Franck Giovannini, chef du légendaire Hôtel de Ville de Crissier, en Suisses, présida le jury, gage d’exigence et d’élégance helvétique.
Une farandole de talents pour le pâté-croûte

Ce concours a vu défiler des noms célèbres : Régis Marcon, Pierre Troisgros, Michel Roth, Pierre Gagnaire, Stéphanie Le Quellec, Karen Torosyan. Cette année, la France a retrouvé sa couronne. Après la suprématie des candidats japonais, au cours des 5 dernières années, c’est Thibault Gonzales, un artisan boucher-charcutier de 42 ans, qui a remporté le titre tant convoité de Champion du Monde de Pâté-Croûte. Il a même réussi l’exploit de faire un coup double en décrochant aussi le Prix de la Confrérie du Pâté-Croûte, une première dans l’histoire du concours !
Faire vivre et transmettre la tradition

Le championnat, c’est aussi un esprit de confrérie. Une communauté de passionnés qui cultive la fraternité et la transmission, autant que la performance. En témoignent les multiples prix (élégance, créativité, espoir, terroir). Ils saluent la technique, mais aussi la sensibilité des artisans. Un livre, La Confrérie du Pâté-Croûte (Hachette Pratique : 35€), retrace d’ailleurs cette aventure collective, entre anecdotes de chefs et recettes d’initiés. Car derrière chaque tranche dégustée, se glisse une part de France. Celle qui aime le goût du travail bien fait, la convivialité et la beauté d’un plat en habit d’apparat. Un trésor à retrouver ici.
